Friday, October 4, 2013

Quelques anecdotes de voyage en vrac

J'ai pu remarquer à la relecture de certain de mes vieux articles qu'ils étaient parfois bien trop incomplets.
Souvent, nous essayons de boucler un article en une demi-journée, la qualité des textes n'est pas toujours au rendez-vous, et j'omets de raconter les petits anecdotes croustillantes qui pourraient rendre nos récits plus intéressants. Je vais essayer de me rattraper avec ce petit billet sur nos meilleurs souvenirs, ou les choses les plus étonnantes qui se sont produites durant ces 4 premiers mois. Et peut-être également répondre à quelques questions que vous pourriez vous poser.



1 - L'Ukraine... et ses bus.

Il y a tant de choses à dire sur ce pays, qui ne tourne pas très rond !
Outre nos anecdotes avec la police (ou les faux policiers, on saura jamais !), la chose qui m'a véritablement marqué en Ukraine sont ses transports en commun.
Le Train premièrement, est une véritable catastrophe. Tout d'abord à L'viv, nous souhaitions prendre un train de nuit pour aller à Kiev rejoindre notre amie Olya. Nous avons passé la soirée à poireauter dans la gare, sans qu'aucune information sur les horaires d'arrivée du train nous soit donné.
Et bien évidemment, personne ne parle Anglais. Encore moins le personnel de la gare et du "Tourist Information" toujours fermé. Imaginez-vous, attendre jusqu'à 3h du matin, il caillait particulièrement cette nuit là en plus... Le quai se vidait minute après minute, certaines personnes avaient même déjà abandonné de voir arriver le train depuis longtemps.
De plus nous étions assis par terre, car il fallait payer pour s’asseoir sur un siège au chaud à l'intérieur de la gare... !

La deuxième fois que nous avons utilisé le train, c'était à Odessa, dans le sud de l'Ukraine. Nous étions revenu sur nos pas car il nous était impossible de franchir la frontière Moldave à cause du passeport Coréen de Sunny. Nous étions avec notre amie Olya, qui pour le coup nous a été d'une aide capitale pour acheter le billet.
Encore une fois, un personnel peu aimable et peu réactif. Deux guichets d'ouvert. De notre côté, une guichetière visiblement peu à l'aise avec son ordinateur, qui a mis plus de 20 minutes à imprimer le billet d'un client... Bon il est vrai que leur machine datait de la dernière guerre, mais quand même !
Nous avions décidé d'abandonner cette file pour la deuxième, grand mal nous en a pris. Nous avons patienté en compagnie d'une bonne dizaine de personne pendant je ne sais pas combien de temps car cette guichetière avait décidé de s'octroyer une pause déjeuner (ou un truc dans le genre) en plein milieu de l'après-midi... et bien évidemment personne pour la remplacer. Et même quand celle-ci décide de revenir à son poste, prendre la commande du client ne semble pas être sa priorité.

Après le train, plus extraordinaire encore... le Bus !
Les réseaux de train sont peu développés en Ukraine, et seul les grands axes sont desservis.
Du coup il n y a pas 36 solutions pour se déplacer : il faut prendre le bus.
N'imaginez pas des bus flambant neuf climatisé... Ce sont des vieux camions réaménagé en bus, où les gens sont serrés comme des sardines.
J'ai notamment effectué un trajet de Tcherkassy (la ville où la famille de notre amie vie) à Kiev assis en dessous d'une fuite d'eau (et bon sang qu'est-ce qu'il pleuvait ce jour là). J'ai passé l'intégralité du voyage le bras levé au toit, à essayer de colmater la fuite avec un torchon que m'avait aimablement prêté le chauffeur.
Un "Welcome in Ukraine" balancé du fond du bus avait par ailleurs bien fait rire l'assemblée.

Il y a ensuite le bus, mais en ville cette fois. Le terme "serré comme des sardines" a encore plus de sens.
Les gens s'entassent jusqu'à plus possible. Et encore même quand il n y a plus de place, ils continuent à essayer d'entrer ! Une fois notamment,  Les gens me poussait et je m'étais retrouvé aplati comme une crêpe contre la vitre, avec le pied coincé dans la porte à fermeture automatique. J'ai gueulé comme un malade "open the door", mais encore fallait-il que quelqu'un comprenne. 1 minute plus tard mon pied était enfin libre, mais gonflé et douloureux pendant deux jours. Heureusement le matin même, j'avais eu la bonne idée de ne pas enfiler de claquettes...

Mais la chose qui m'a le plus amusé dans ces bus, c'est la façon dont les gens règle la course. J'ai bien évidemment essayé de payer mon ticket en rentrant mais non, il faut indiquer au chauffeur en criant où l'on souhaite descendre une station à l'avance, et payer à ce moment là. Un système impossible, quand vous vous retrouvez au fond du bus avec 3 personnes collées à  vos basques. Qu'à cela ne tienne, il existe LA solution que tout le monde applique. La fameuse solidarité Ukrainienne !

Les gens font tour à tour circuler leur argent de main à main, de leur place jusqu'au chauffeur. Parfois le billet tourne dans une dizaine de mains différentes avant d'arriver à destination. (Pour cela faite une petite tape dans le dos à votre voisin de devant) En plus de faire passer à la personne de devant l'argent, ils précisent également le nombre de "ticket" désiré. Ensuite, le chauffeur rend la monnaie de la même manière, et celle-ci défile encore une fois de main à main jusqu'à son propriétaire.
Imaginez un système comme cela en France... Je crois que personne ne reverrait son argent !


 
2 -  "Christiania District"

J'en avais déjà parlé lors de mon article sur Copenhague, mais il existe là-bas un quartier très prisé des junkies, hippies, des anti-conformistes, et même des artistes ! Tout ceux-là vivent ensemble en parfaite harmonie. Christiania ou "la ville libre" comme les habitants aiment la surnommer est une sorte de zone ou tout est permis (ou presque). Vous êtes d'ailleurs mis directement dans le ton lorsque vous essayer de quitter cet endroit accompagné de pancartes "Attention, vous entrez maintenant en Union Européenne".
Cette communauté est auto-gérée par ses habitants, qui rachètent ces terres au gouvernement. Il existe une sorte de charte à laquelle doit se plier tous ses habitants.

Les touristes sont les bienvenus, à condition de respecter certaines règles, comme ne surtout pas prendre de photos dans le Green Light District, "l'artère commerciale" de Christiania. Il s'agit plus ou moins d'une grande place anarchiste où vous pouvez vous procurer du cannabis et toute sorte de drogues. Les vendeurs font étalage de leur marchandise sans risques de représailles par la police, que nous avons par ailleurs vu circuler à quelques reprises dans le quartier. Tout le monde fume, bois de l'alcool... Mais dans une ambiance vraiment bonne enfant.

Nous sommes arrivés là-bas par hasard grâce à un chauffeur Suédois qui allait à Malmö. Celui-ci a fait un détour de 30 minutes pour nous aider, et ne voulait absolument pas nous laisser sans nous trouver un terrain de camping où nous poser. Il a tout de suite pensé à cet endroit...
Le camping n'est plus toléré à Christiania, car à une époque beaucoup de touristes venaient en masse profiter des forêts à côté des maisons des habitants en laissant plein de déchets derrière leur passage.
Du coup, malgré la place nous avons préféré demander à un habitant.

Nous avons ainsi rencontré Andreas, un musicien à la personnalité très intéressante. Il nous a ouvert les portes de sa petite maison écolo, où il vit avec sa femme enceinte.  Nous sommes restés avec son accord 3 jours installé dans le petit jardin derrière sa maison, à profiter de la très belle ville de Copenhague !
Il considérait vraiment mal les touristes de par leur attitude irrespectueuse... parvenir à nous installer comme cela chez lui fut un véritable honneur pour nous.

(Andy Benz de son nom d'artiste, vous pouvez découvrir certaines de ces œuvres sur youtube)
http://www.youtube.com/watch?v=mhnoY9gj_XA&list=TL_vjrdK_XNZwt8754GrXPN6887flN42l4


3 - Les Palais Gitans en Roumanie

Les Gitans, Gens du voyage, Tziganes... ou comme vous voulez.
Ces malheureux n'ont pas la côte chez nous, et bien en Roumanie c'est encore pire. Ce sont de véritables parias et détestés de tous. Plus d'une fois, les gens nous ont mis en garde vis-à-vis de ces gens, qui donnent à la Roumanie "une très mauvaise image" à l'étranger, selon leurs dires.
"Ce sont des crados, des bons à rien qui ne veulent pas travailler et qui nous font les poches."
Mais attention, cela viens aussi souvent des Hongrois qui vivent en Roumanie. Et ils sont extrêmement nombreux car cette partie du pays (la Transylvanie) où nous étions appartenait autre fois à la puissante Hongrie, qui s'est vu perdre une quantité astronomique de territoire après la seconde guerre mondiale.

Nous sommes ainsi tombés sur un quartier qui a éveillé ma curiosité, Huedin.
Imaginez vous vous promener au beau milieu de la campagne, et croiser ce genre d'édifices...

Il semblerait que quelques familles plus aisées parmi les communautés Roms aient souhaité étaler au grand jour leur énorme richesse en construisant ce genre de "palais" à l'architecture douteuse.
Il est vrai que c'est réussi. Certaines d'entre elles sont directement inspirés des palais impériaux de Chine, d'églises orthodoxes...
Seulement, la plupart de ces palais ne sont qu'à moitié construits, et abandonné de leur propriétaire faute de moyen... Ou bien ils sont squatté par plusieurs famille. Si de l'extérieur cela a plutôt de la gueule malgré l'aspect kitch, il n y a absolument rien à l'intérieur. Ni salon, ni toilettes, ni salle de bain...

Nous avons essayé plusieurs fois de nous "inviter" et d'entrer en contact avec ces gens, mais si les enfants étaient souvent amusé par notre présence, les adultes et surtout les mères de famille n'étaient pas du genre causantes et accueillantes. Certains nous ont même demandé de partir.

Une seule personne nous a "invité" à entrer mais cela n'a pas duré bien longtemps. Nous étions fasciné par la robe de sa grande fille (très belle de surcroit), et comme vous le savez  passionné comme je suis de photo j'ai demandé à son père de réaliser un joli portrait d'elle. Une proposition assez maladroite qui a fait couper court à la conversation. Bref, nous ne garderons malheureusement pas un très bon souvenir de ces communautés Tziganes à Huedin.





4 - L'Histoire des juifs en Pologne

Je ne vais bien sûr pas revenir en détail sur le génocide juif par les nazis durant l'occupation Allemande de 39-45 car tout le monde le sait, mais ce sujet est bien sûr indissociable de l'histoire Polonaise, et nous a forcément touché durant nos deux semaines dans le pays.

Nous avons retrouvé à peu près partout où nous sommes passés les stigmates de ces événements tragiques.
Qu'il s'agisse de monuments, ou de vieilles photos accompagnées de texte, affichées dans certaines rues.
Comme une volonté de ne jamais oublier...

Varsovie fut l'une des villes qui m'a personnellement le plus touché, de part son histoire et sa beauté. Ville rayée de la carte en 1945 par les Allemands, elle fut reconstruite grâce à la mobilisation de tout un peuple. En se basant sur de vieux plans, les Polonais avaient réussi l'exploit de rebâtir cette ville à l'identique de ce qu'elle était avant sa destruction en un temps record.

Mais le moment fort de notre séjour en Pologne fut incontestablement notre passage dans le camp de concentration de Auschwitz-Birkenau, où plus d'1 million de personnes furent exterminées dans les conditions que l'on connait.

Pour être honnête, nous n'y sommes resté que dix minutes car nous nous y sommes vraiment senti mal à l'aise, en particulier notre ami Greg. Greg, nous l'avions rencontré la veille en stop. Il nous invita chez lui une nuit, et nous emmena le lendemain dans l'un de ces camps. Ce que nous ignorions avant d'arriver, c'est qu'il venait dans ce lieu pour la première fois de sa vie ! Et nous l'avons senti réellement bouleversé en marchant à ses côtés.

Il glissa une petite phrase peu anodine au moment de partir, en regardant les hordes de touristes Allemands :
"C'est eux qui ont fait ça, et maintenant ils viennent visiter leurs camps..."
La preuve que les plaies sont encore bien ouvertes.



5 -  La Suisse, pays de l'Auto-stop

Il y a des pays où ça marche bien, d'autres où il faut attendre des heures... Et encore ceux où ça ne marche pas du tout. Exemple en Scandinavie, où personne ne s'arrête. Les gens sont très sympathiques mais assez craintifs vis-à-vis des autostoppeurs. C'est en revanche un jeu d'enfant de trouver quelqu'un pour vous aider en demandant par exemple dans les stations services. Tout ce qu'il faut faire, c'est demander aux chauffeurs qui font le plein en affichant son plus grand sourire. La Suède est un grand pays où les gens font souvent de longues distances pour rejoindre les grandes villes, qui sont souvent lointaines les unes des autres. Ce qui est tout l'inverse en Suisse !

Prenez donc la situation inverse, tout le monde s'arrête mais personne ne fait de grande distance, car la Suisse est rikiki.
Je me souviens ainsi d'une fois où, le pouce levé sur une entrée d'autoroute, 7 personnes différentes s'étaient arrêtées en une heure. De nuit de surcroit ! Chose quasi impossible dans la plupart des autres pays. Seulement voilà, la plupart des gens rentraient chez eux 2 km plus loin ou bien conduisaient dans la direction opposée. Pas de chance !

Et la veille encore, nous avions effectué péniblement les 110 km entre Lucerne et Berne dans... près de 10 voitures différentes ! Certaines personnes s'arrêtaient même pour nous prendre moins d'un kilomètre. Usant à la longue, mais toujours mieux que les 2 heures d'attente infructueuse en Slovaquie.



6 - Pays cher/pas cher : Quid de nos dépenses sur la route ?

Avant le départ, notre idée de base était de dépenser 5 euros par jour, pour deux.
Ce budget prenait uniquement en compte la nourriture, et non les autres dépenses diverses comme les petits plaisir personnel (souvenirs, envoi de carte postale), le prix des entrées de certains musées ou lieux touristiques, et certaines fois une petite auberge de jeunesse, lorsque trouver un toit en ville s'avérait délicat.

Cela fut au final plus facile que ce que nous imaginions. Il est vrai que nous ne sommes pas d’énorme mangeur, ce qui joue en notre faveur. Nous avons aussi souvent été invité, notamment en Scandinavie où le prix de la nourriture est bien supérieur à chez nous. Cela frôlait même l’hystérie en Norvège. Je me souviens notamment d'un dimanche à Oslo où tous les magasins étaient fermé excepté les petites supérettes... Un simple sandwich coûtait 8 euros !
Nous avions alors décidé de jeûner du matin au soir, jusqu'à craquer finalement sur un minuscule hot dog avant la nuit...
Je ne vous parlerais même pas du prix d'un menu au mac do, qui est supérieur à 10 euros. Une vraie folie.

Hormis ces pays, voyager dans le reste de l'Europe avec 5 euros fut un jeu d'enfant. En revanche, j'ai été choqué de constater que les prix dans les pays de l'Est étaient plus ou moins équivalent à ceux de la France ou de l'Allemagne. Le Fromage est bien entendu bien plus cher partout, car la plupart de ces pays ne produisent pas eux même et sont obligés d'importer. Ainsi le lait est également plus cher... 1 euro en moyenne même en Roumanie.

Je pense que nous nous sommes plus fait plaisir en Allemagne que dans ces pays là, où le salaire est pourtant inférieur à 200 euros par mois... Je me demande ainsi comment font les gens pour se nourrir !?

Nous avons tout de même dépensé un peu plus que ce que nous imaginions dans les dépenses externe. Parfois même en vêtement.. Ce qui est une chose un peu regrettable. Nous serons plus vigilent à l'avenir, car le voyage est encore long ! (Et encore 150 euros récemment dans la nouvelle tente, ça douille un max !)

Enfin, nous avons tenté les premières semaines quelque chose dont je suis assez peu fier, mais j'ai tout de même envie d'en parler : la récupération de nourriture.
Il nous arrivait parfois d'entrer dans les magasins avant la fermeture afin de demander aux commerçants de nous donner les produits destinés à être jeté à cause des dates, ou également les produits invendus, gâchis qui finira de toute façon à la poubelle.

Nous avons réussi à plusieurs reprise à récupérer du pain, des croissants et des sandwich dans les petits magasins, comme par exemple dans les gares ou stations de métro... Mais quasi jamais dans les grandes enseignes ! Le personnel serait ravi de nous aider, mais c'est tout simplement interdit... Bon, il est arrivé une fois qu'on nous file des part de pizza discrétos dans un combini, mais si le chef avait été là, la personne aurait sûrement passé un sale quart d'heure.

Bref, si vous voulez voyager en mode économie total, c'est un truc que vous pouvez tenter. ça marche plutôt bien chez les petits commerçants, ou même dans les restaurants. La plupart ne comprennent pas ce que vous voulez, alors n'hésitez pas à traduire le but de votre démarche sur un petit papier en plusieurs langues, comme nous l'avons fait.


7 - Une bien étrange soirée en Roumanie...et nos généreux donateurs !

Il est quelque chose comme 20h. Comme tous les soirs où presque quand  nous sommes en ville, nous démarrons notre petit rituel visant à trouver une maison pour planter notre tente.
Une mission particulièrement difficile en Roumanie, où 90 % des gens possèdent des gros chiens. Quand vous marchez près de ces maisons, c'est un véritable concert d'aboiements qui démarre alors que vous avez juste envie d'être le plus discret possible...

Nous trouvons finalement enfin une maison accessible, et c'est une gentille vieille femme qui nous ouvre. Malheureusement elle ne peut pas nous recevoir, prétextant se lever très tôt le lendemain matin (ce qui n'est pas un problème pour nous, nous pouvons facilement replier notre tente et ficher le camp à 5 ou 6 h du matin si il faut). Au moment où nous partons, son mari se précipite vers nous pour nous tendre un gros billet. Je ne sais plus combien de Leu, mais l'équivalent de 30 euros. "Pour vous payer un hôtel" disait-il.
Vraiment très sympa !

Mais bon, nous continuons malgré tout car payer un hôtel, c'est vraiment la dernière des solutions... et encore nous préférons le champ d'à côté. Ce qui est surtout paradoxale pour un pays "pauvre" comme la Roumanie, c'est que les tarifs des hôtels sont vraiment prohibitifs. Enfin vous verrez, j'y reviendrais un peu plus tard.

Donc, nous continuons à sonner aux portes. Peu de réussite quand je vois un jeune de notre âge passer devant nous. Je m'imagine qu'il habite dans l'une de ces maisons, alors je tente ma chance et lui parle.
Un Anglais très mauvais, la communication est difficile mais nous arrivons à échanger quelques mots.
Je lui explique ce que nous essayons de faire, et il finir par dire "ok suivez moi".

Nous arrivons dans un vieux quartier après 5 minutes de marche.
Il monte au dernier étage demander la permission à sa mère pour nous recevoir, et nous fait monter ensuite.
Pas de problème, une mère très sympathique et surprise de nous recevoir. Nous nous installons dans leur canapé, on nous sert le café tout en regardant le match de foot Roumanie-Hongrie à la télé. Nous parlons avec les mains, avec quelques mots d'Anglais et de Roumains que nous trouvions avec le dictionnaire.
L'atmosphère est cependant un peu bizarre. Bogdan (le nom du mec) a le visage entièrement rouge, il est visiblement mal à l'aise... Mais je ne m'interroge pas plus que cela par rapport a son attitude.

Nous passons malgré tout un bon moment avec eux, avec la certitude d'avoir un toit pour la nuit. Le hic, c'est que nous garder à la maison n'était pas du tout dans leur programme. Après le match, nous sommes invités à partir. Pas de place pour nous, même si dormir par terre dans un petit coin du salon nous aurait parfaitement convenu. Nous devons partir.

Terriblement gêné par la situation Bogdan (le nom du mec) se mis en tête de nous aider à  trouver un endroit pour nous. Le soucis, c'était pour parvenir à lui expliquer le concept de notre voyage. Nous marchons pendant deux heures en sa compagnie, de champs en champs (d'aspects plutôt dangereux) en essayant de lui expliquer que ces endroits ne nous conviennent pas trop, car trop dangereux avec les nombreux chiens errants. (en réalité tout ce qu'on voulait, c'était qu'il nous laisse pour que l'on puisse continuer tranquillement de notre manière) Malgré sa gentillesse, il y avait un côté assez lourd chez lui, notamment lorsqu'il nous demandait toute les 2 minutes si il pouvait porter nos sac à dos. (Je n'exagère vraiment pas sur les deux minutes, il nous a posé la même question 90 fois dans la nuit !)
On pouvait le lire comme dans un livre ouvert. Il était terriblement gêné et devait regretter de s'être foutu dans cette histoire avec deux étrangers.

Nous avons quand même sonné chez pas mal de personne sur le chemin, même si il était plus de 23h. Il était d'ailleurs encore plus gêné au point de rester loin en retrait durant nos opérations, alors que son Roumain aurait pu faciliter la communication avec les gens.

Lors de l'une de nos tentatives dans une résidence assez bourge, on nous a dit un oui qui s'est transformé en non à cause-du-chien-féroce-du fond-du-jardin-qu'on-entendait-pas-et-qui-n'existait-peut-être-même-pas
Et en guise d'excuse, encore un billet.
à ce rythme là nous pourrions presque nous offrir une nuit dans un 4 étoiles.
Pour couronner le tout, Bogdan était prêt à y ajouter sa petite contribution personnelle.
Mon sentiment était plutôt mitigé. J'étais d'un côté impressionné et redevable de tous ces gens qui nous avaient offert de l'argent, mais j'étais aussi un peu déçu car ce n'était pas du tout notre intention et je me suis réellement senti dans la peau d'un mendiant, mais avec une énorme chaîne en or autour du coup (en l'occurrence ma caméra Nikon, qui vaut 4 fois le salaire mensuel d'un Roumain), ce qui me procurait un énorme sentiment de honte. J'étais surtout déçu de ce rapport à l'argent qui faussait la plupart de nos rapports avec les gens depuis notre arrivée dans le pays... Mais dans la situation inverse, car je m'imaginais plutôt à ce qu'on nous réclame de l'argent et non pas le contraire.

Nous cédions et décidions d'aller dans un petit motel pour que Bogdan puisse enfin rentrer chez lui, soulagé d'avoir pu nous aider. (Il était tout de même presque deux heures du matin)

Et là encore ce fut plutôt galère. Les tarifs étaient juste... exorbitants ! Plus de 30 euros la nuit. Non merci.
Nous marchions sur nos pas et dormions finalement dans un des premiers champs qu'il nous avait montré.
Pas le top, mais nous n'avons heureusement eu aucun problème, même si la nuit ne fut pas des plus rassurante.

Je pense que ce cher Bogdan réfléchira désormais à deux fois avant d'aider un étranger... haha !

Un grand remerciement à lui malgré tout pour son aide.

Excepté la Roumanie, nous nous sommes vu offrir à plusieurs reprise de l'argent. à deux reprises en Allemagne. Un de nos hôtes nous avait offert un billet de 20 euros avant le départ. Une fois encore en Suède, juste avant d'arriver en Norvège, un autre homme nous avait offert 50 euros... Et la liste de nos généreux donateurs continue jusqu'en Suisse la veille de notre retour en France. 50 Francs Suisses ! (38 euros). Des gens souvent fasciné par notre projet. Nous les remercions très fort eux aussi et nous ne les oublions pas.

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